Martine Alison

INTERVIEW DE LA REVUE ARTISTES

D’où vient votre passion pour la peinture?


Lorsque j’étais enfant, je prenais beaucoup de plaisir à peindre avec le thé resté au fond des tasses. Je peignais aussi avec de l’eau boueuse !
Mais avant tout, je dessinais. Je ne pouvais pas me passer de dessiner. Je n’avais pas comme la plupart des enfants des crayons de couleurs, seulement un crayon graphite.

Je rêvais d’avoir une belle boîte de crayons. Chaque jour, en allant à l’école, je m’arrêtais devant la vitrine du marchand de couleurs et je collais mon nez pour regarder de plus près les magnifiques boîtes qui s’y trouvaient...
Je savais déjà je crois que je ne pourrais jamais me passer de dessiner...


Comment est née votre touche picturale si particulière ?

Je suis autodidacte. Je n’ai appris aucune technique particulière, je dirais qu’à force de travail, de persévérance, d’expérience, de curiosité, d’acharnement, d’erreurs, j’ai fini par développer ma propre technique.

Je me rappelle avoir toujours dessiné et peint dans ce style avec bien sûr moins d’assurance qu’aujourd’hui. Je ne sais pas si le fait d’avoir visité et admiré les oeuvres de nombreux artistes de tous styles confondus dans de différents musées ou galeries a influencé ou non mon propre style.

Je pense que nous sommes des éponges. Nous emmagasinons des formes et des couleurs dans les petits tiroirs de notre cerveau. Puis, elles rejaillissent dans notre travail inconsciemment.
Toutefois en ce qui me concerne, je dirais que mon style est mon écriture.


Est-ce pour raconter une histoire que vos compositions associent paysage et personnage?

Oui, vous avez tout compris ! Chacune de mes peintures raconte une histoire... C’est une excursion délicieuse dans un décor bucolique.
Mes petites demoiselles évoluent dans des paysages célèbres, réalistes et fantaisistes.

J’aime créer une atmosphère romantique où s’invitent de petits personnages de dessins animés et une interaction humoristique de petits animaux... Notamment mon toucan, Léo, qui apparaît sur toutes mes oeuvres.


Où trouvez-vous l’inspiration ?

Je suis une contemplative. J’aime rêver et m’étonner dans la campagne... J’observe et conscientise l’abondance de la vie qui m’entoure et je m’en inspire pour en créer une oeuvre au même diapason, c’est-à-dire un acte de type presque théâtral où l’imagination peut propulser la scène.

Je m’attache à une nature ou à un décor très coloré, très foisonnant.
Mes peintures fourmillent de plantes en plein épanouissement, riches de couleurs et de vie.


Vous travaillez le dessin, le trait mais aussi la lumière, les couleurs et les contrastes... Pouvez-vous nous en parler ?

Ma technique n’est peut-être pas celle qui m’aurait été enseignée si j’avais reçu des cours.
C’est en faisant des erreurs que j’ai appris et que je continue d’apprendre.

Après une élaboration lente de mon croquis, je l’achemine vers un univers rempli de couleurs et de lumière... C’est alors que mes petits pinceaux entrent en scène sur un air de musique !... Ils vont chatouiller la toile et traduire mes émotions du moment.

Par crainte de trouver mon travail déprimant, je n’essaie pas de peindre en couvrant toute la toile.

Je peins en transparence, sur un dessin établi et achevé, pour que mon trait de disparaisse pas. Je peux peindre en transparence 5 ou 6 couches sans que vous puissiez en deviner le nombre. On a tous nos petits secrets !... je peins comme je cuisine... à l’instinct !


Selon vous, qu’est-ce qui donne à vos oeuvres cette singularité, à la fois "douces" et "puissantes" ?

Il faut avoir vécu, accumulé les expériences, emmagasiné les images, découvert la liberté, rencontré le bonheur et accepté de dire... dire avec son pinceau... au rythme de la beauté, la cadence de ses émotions. Il n’y a pas de secret, il n’y a que de l’authenticité, il ne faut pas chercher. Il faut ÊTRE... ÊTRE sans réserve, sans contrainte.

C’est la vie qui m’a sculptée ainsi, je n’invente rien, j’exécute.


Comment définiriez-vous votre style, à la fois figuratif ou naïf ?

Bien que libre de toute influence je me situe dans la figuration, un monde à la limite du naïf, entre le senti et le vécu.


Que souhaitez-vous transmettre à travers vos oeuvres ?

Aujourd’hui, je suis heureuse de dire que je suis Artiste Peintre. Je peins avec ardeur et enthousiasme et j’en oublie que je "travaille" !

Peindre est un magnifique moyen de communication qui me fait vibrer dans la vie tout en laissant une trace sur mon passage et que j’aime partager.

Je veux que mes peintures soient l’antidote de la déprime, qu’elles transpirent le bonheur. J’espère surprendre, émouvoir et interpeller.


Où voir/acheter vos oeuvres ?

Sur les sites

https://www.singulart.com/fr/artiste/martine-alison-3523

https://www.artmajeur.com/fr/martine-alison/artworks

ou en permanence :

- Blue Heron Gallery à Cape Cod, 20 Bank St, Wellfleet, MA 02667, ETATS- UNIS

- Roux & Cyr International Fine Art Gallery, 48 Free St, Portland, ME 04101, ETATS-UNIS

Actuellement à Taiwan à Taipei, Taipei World Trade Center Hall 1, No.5, Sec.5, Xinyin Rd.

Ou encore à la Dollhouse, mon atelier dans le sud de la France, sur rendez-vous au : +33(0)6 80 44 63 19.


Quels matériels utilisez-vous (peinture, pinceau, toile...) ?

Que ce soit une toile de petit ou grand format, je travaillais uniquement avec de petites brosses de martre de chez MANET 2 et 4. Malheureusement il y a deux ans Manet a arrêté sa production !
Après de nombreux essais j’ai retrouvé mon bonheur avec d’autres marques mais toujours de petites brosses. J’utilise aussi des pinceaux 0, 00 et même 000 ! tout petit petit !

Je suis très exigeante sur la qualité de la toile.
Je peins sur des toiles de lin extra-fin sur lesquelles sont enduites 6 couches de Gesso. Entre chaque couche, la toile est passée sous un rouleau qui écrase les fibres.
Ce procédé évite à la toile de subir des modifications.
Blockx, Michael Harding, Williamsburg sont les marques que j’aime utiliser pour peindre.


Quels conseils donneriez-vous à un peintre débutant ?
De rester authentique. De travailler le plus régulièrement possible et croire en ce que l’on fait. De laisser aller son pinceau au rythme de ses émotions... Rester toute neuve devant sa toile !


Avez-vous un "truc de pro" à partager ?

Je partage mon petit déjeuné avec mon oeuvre en cours. Avec l’oeil tout neuf du matin, immédiatement je découvre ce que je ne percevais pas la veille, le petit défaut !


Return to:

[New] [Archives] [Join] [Contact Us] [Poetry in Motion] [Store] [Staff] [Guidelines]